L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) salue les décisions prises par le Conseil des Ministres, lors de la 20ème réunion, tenue le 17 septembre 2021, relatives à la restauration de l’autorité de l’Etat dans le secteur maritime par la fermeture des ports privés illégaux exerçant leurs activités dans le bief maritime du fleuve Congo au préjudice de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP).

L’ACAJ encourage la ferme détermination du Président de la République quant à l’assainissement de ce secteur crucial caractérisé depuis plusieurs années par une incurie tolérée et préjudiciable pour l’économie nationale.

Cependant, l’ACAJ relève que la concurrence déloyale ayant motivé la mesure gouvernementale est malheureusement la résultante de plusieurs facteurs qui entravent la performance et la compétitivité des ports maritimes publics de Boma, Matadi et Banana. Il s’agit principalement des infrastructures et équipements de manutention, hérités pour la plupart de la colonisation, devenus obsolètes et peu enclins à répondre aux exigences modernes d’une exploitation portuaire.

L’ACAJ a identifié les ports privés suivants : MGT, SOCOPE, KONGO DIAWU, MBATSHI MBATSHIA, PETROLEUM, COBIL, KUNTWALA, MAMBIMBI (SOCIMEX) et BAKUYANGA.

Tous ces facteurs combinés à l’instabilité de la calaison sur le bief maritime du fleuve Congo entrainent des retards d’accostage et une mauvaise qualité des services à la clientèle. In fine, cette absence de compétitivité des ports publics concédés à la SCTP, ainsi que leur mauvaise gestion expliquent la désertion dont ils sont victimes de la part des armateurs au profit des ports privés plus compétitifs dans le traitement de diverses cargaisons.

Au demeurant et pour régler durablement cette problématique de la coexistence entre les ports maritimes privés et publics, du reste inéluctable dans un environnement caractérisé par la libre entreprise, l’ACAJ appelle vivement le Gouvernement, d’une part, à nommer à la tête de la SCTP un leadership compétent et transformationnel et, d’autre part, à mettre urgemment en place une Autorité nationale de régulation de l’activité maritime et portuaire en RD Congo ce, à l’instar de l’Autorité de l’aviation civile (AAC) pour le secteur aérien et, de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) pour le secteur des postes et télécommunications dont les dividendes sont unanimement reconnus.

De la sorte, le Gouvernement aura l’avantage de régler toutes les préoccupations en rapport avec la concurrence déloyale dont les ports maritimes publics sont victimes de la part des ports maritimes privés. Pour ce faire, et en tenant compte de leur vocation commerciale, on pourrait recourir à la spécialisation des ports existants dans le traitement de diverses cargaisons.

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