La situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Kinshasa, le 07 février 2023 :

  1. Depuis le Sommet de Luanda et conformément au Droit international les Chefs d’Etat et de Gouvernement membres de l’EAC sont incapables de condamner en des termes clairs et précis l’agression du Rwanda contre la RD Congo. Par contre, leurs différents communiqués s’appesantissent sur la nécessité pour la RD Congo d’engager des négociations avec des terroristes du M23 pourtant soutenus et armés par le Rwanda.
  2. Paradoxalement, l’EAC s’est toujours abstenue de demander un dialogue entre les Gouvernements du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda dont les groupes armés écument dans l’Est de la RD Congo et y sèment la mort, la désolation et des drames humanitaires sans commune mesure.
  3. Le Sommet de Bujumbura s’est contenté de constater que le M23 n’a pas daigné déférer aux décisions, pourtant contraignantes, prises lors du Sommet de Luanda.
  4. Au lieu d’enclencher le processus de retrait forcé du M23 tel que stipulé par le cahier des charges de la force d’intervention ad hoc de l’EAC en RD Congo, le Sommet s’est limité à des incantations sans lendemain.
  5. La rencontre de Bujumbura révèle en réalité que la force régionale d’intervention de l’EAC, au lieu de défendre l’intégrité territoriale de la RD Congo et d’assurer la sécurité des populations meurtries, en collaboration avec les FARDC, constitue paradoxalement une stratégie, mieux une arnaque politico-militaire dont le dessein est de participer à la balkanisation de la RD
    Congo, sous-couvert de l’EAC.
  6. Il est clairement établi que les pays de l’EAC continuent de considérer la RD Congo sous le prisme avilissant de réservoir des ressources naturelles devant leur profiter quelles qu’en soient les modalités d’approvisionnement. Et pour parvenir à cette fin, il leur faut une RD Congo faible et territorialement émiettée.

Eu égard à ce qui précède, l’ACAJ établit que, pour des raisons économiques et hégémoniques, l’EAC n’éprouve aucun intérêt évident à voler au secours de la RD Congo ; au risque de se tirer une balle dans le pied. Son déploiement en RD Congo procède d’une stratégie politico-militaire savamment pensée pour assurer, lentement et sûrement, le démantèlement progressif des frontières orientales de la RD Congo.

Face à ce guet-apens, qui répond à des impératifs d’un complot international, l’ACAJ recommande au Gouvernement ce qui suit :

(i) Au nom des intérêts supérieurs de la RD Congo, suspendre sa participation à l’EAC et renoncer à la mise en œuvre de tous les instruments auxquels la RD Congo aurait adhéré dans ce cadre ;


(ii) Assurer le retrait, sans délai, des forces régionales d’intervention de l’EAC déployées en RD Congo incapables de contenir l’activisme et l’avancée du M23 ;


(iii) Entreprendre des démarches nécessaires en direction d’autres partenaires bi ou multilatéraux, notamment de la SADC pour un appui substantiel aux FARDC quant à la formation et à la mise à disposition d’une logistique militaire appropriée ;


(iv) Mener un plaidoyer auprès des Nations-Unies et de l’Union Européenne aux fins d’obtenir des sanctions contre les Etats et/ou les multinationales qui achètent des minerais de sang exportés frauduleusement de la partie Est de la RD Congo et non retracées par le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses, CEEC en sigle ;


(v) Veiller à la mise en œuvre effective et urgente de la loi de programmation militaire afin de permettre la construction et la montée en puissance d’une armée capable de maintenir la paix dans le pays et le défendre contre les agressions extérieures, de faire respecter l’ordre public et d’assurer la sécurité des personnes ;


(vi) Lutter farouchement contre les détournements des soldes des militaires et débarrasser les FARDC des infiltrés patentés ainsi que des chefs militaro-affairistes plus préoccupés par des prébendes tirées de leur position dans la hiérarchie militaire.

Pour toute information supplémentaire, contactez :
Me Ben BONGINDA, Chargé de monitoring
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