Kinshasa, le 17 novembre 2023 – L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) salue à l’orée du lancement de la campagne la publication par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de la liste définitive des candidatures aux élections présidentielle, législative, provinciale et locale du 20 décembre 2023, et apprécie le travail accompli par la cour constitutionnelle à travers les arrêts rendus relativement à certaines requêtes en invalidation introduites contre certains candidats auxdits scrutins.
Les candidats retenus aux différents échelons représentent la diversité tant sociale que politique de la société congolaise. Tous aspirent légitimement à recueillir le suffrage populaire aux fins de servir, à différents niveaux de responsabilités publiques, les Congolaises et les Congolais.
L’ACAJ note avec satisfaction la ferveur populaire et patriotique constatée à l’occasion du dépôt des candidatures, non seulement aux Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC), mais également au siège de la CENI. Cela est révélateur de la volonté inébranlable de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, de préserver et de consolider les acquis découlant d’une tradition démocratique inscrite dans le marbre depuis l’avènement de la Constitution du 18 février 2006 dont les dividendes ont notamment permis la première alternance démocratique et pacifique intervenue, dans notre pays, au mois de janvier 2019, entre deux Présidents démocratiquement élus, à savoir un entrant et un sortant.
Au-delà des vicissitudes inhérentes à la gouvernance de la Cité émaillée notamment par l’agression Rwandaise dans l’Est du pays, les atteintes localisées au vouloir-vivre collectif ainsi que le non-accès de plusieurs citoyens au bien-être minimal, la tenue du quatrième cycle électoral, au mois de décembre prochain, constitue une indication de ce que la culture et la vitalité démocratiques s’incrustent inéluctablement dans les mœurs politiques de la République démocratique du Congo.
Dans la perspective des joutes électorales à venir, l’ACAJ engage toutes les parties prenantes au puzzle électoral de jouer chacune leur partition déterminée par la loi ce, pour rendre possible la tenue d’élections sincères, crédibles, transparentes et démocratiques en vue d’enraciner une paix durable ; gage de construction d’une altérité fondée sur le vouloir-vivre ensemble gravement menacé pendant la pré campagne par la résurgence des discours politiques séparatistes et nuisibles à la cohésion nationale.
Au regard d’un tel environnement, l’ACAJ rappelle aux candidats le respect scrupuleux des principes démocratiques devant sous-tendre la campagne électorale à venir.
En effet, au lieu de se complaire dans une posture de culture politique paroissiale dommageable pour la construction d’une Nation Congolaise, les candidats et leurs soutiens sont invités à se focaliser sur leurs offres politiques respectives, ainsi que les alternatives crédibles proposées aux fins d’emporter le suffrage du peuple.
La campagne électorale est appelée à être une période historique au cours de laquelle les Congolaises et les Congolais échangent de manière citoyenne, chacun selon sa vision, sur les valeurs fondatrices de la Nation et non une aubaine offerte aux politiciens pour semer la discorde à travers des propos incendiaires et divisionnistes. La CENI, pouvoir organisateur du processus électoral, et le Conseil Supérieur de l’Audio-visuel et de la Communication (CSAC) sont appelés à faire respecter les dispositions légales pertinentes pour assurer une campagne électorale apaisée. Il s’agit notamment de l’égalité des candidats et du respect des dispositions de l’article 30 de la Loi Électorale qui proscrit tout affichage sur les édifices publics et de l’article 36 de cette même Loi qui interdit toute utilisation, à des fins de propagande électorale, des biens, des finances et du personnel de l’État, des établissements et organismes publics et des sociétés d’économie mixte.
L’ACAJ tire la sonnette d’alarme sur la tentation compulsive pouvant conduire certains candidats, particulièrement ceux assumant actuellement des charges publiques, d’utiliser à leur profit les moyens de l’État, comme les édifices publics, les véhicules officiels, les médias d’État ou les agents publics, pour mener leurs campagnes.
L’ACAJ reste mobilisée pour dénoncer, s’il y échet, ces pratiques susceptibles de porter atteinte au principe d’égalité des chances entre les candidats et de constituer une source de confusion systémique entre les fonctions publiques et les activités des partis politiques.
Au demeurant, l’ACAJ exhorte les candidats à déférer aux règles de la campagne électorale, telles que définies par la Loi électorale n° 06/006 du 09 mars 2006 telle que modifiée à ce jour.
Toute violation dûment établie de ces règles républicaines doit être sanctionnée, sans état d’âme, par la CENI, le CSAC appuyés en cela par les autorités judiciaires compétentes.
Au regard de ce qui précède, l’ACAJ forme le vœu de voir ses recommandations prises en compte par toutes les parties prenantes au processus électoral pour en assurer un déroulement transparent et équitable devant, in fine, raffermir, non seulement les acquis démocratiques engrangés par la République démocratique du Congo, mais également sa respectabilité tant au niveau national, qu’international.
Que les meilleur(e)s gagnent !
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